''Pour la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), la gratuité est non négociable. Elle est constitutionnelle. S'il y a un problème, c'est du côté du gouvernement qui ne respecte ses engagements", estime, sur TOP CONGO FM, l'abbé Donatien Nshole, porte-parole de la CENCO, alors que la grève des enseignants se radicalise particulièrement dans les écoles conventionnées catholiques.

Alors que le Ministre de l'Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) a évoqué la possibilité de "ravir" la gestion des écoles conventionnées à l'Église catholique, il estime que ''si l'État menace de retirer la gestion des écoles à l'Église, ça n'engage que lui. Nous reconnaissons que les écoles sont à l'État. Nous ne rendons qu'un service à la population, ce qui fait également partie de notre mission".

Il indique que "je vais vous donner prochainement les chiffres de l'argent sorti par les différentes congrégations et les organes internes de l'Église pour construire les écoles publiques et non privées. Donc l'Église donne, l'Église n'exploite pas. Mais l'État estime qu'il peut faire mieux que l'église, il est libre. Ce sont ses écoles. Là où nous fonctionnons avec nos locaux, on en fera ce qu'on voudra et l'État en fera autant".

Qu'à cela ne tienne, "je crois que ce n'est pas dans l'intérêt de l'État d'aller dans ce sens là parce qu'on se rendra compte que c'est la population qui va en pâtir".

Baisse du niveau de l'enseignement

"Ce qui nous peine le plus, c'est la baisse du niveau de l'enseignement aujourd'hui à cause de la mauvaise mise en œuvre de la louable réforme de l'enseignement. C'est pour cela que  nous recommandons l'organisation des états généraux de l'enseignement primaire et secondaire pour évaluer et technique pour évaluer sans complaisance notre système éducatif. Sinon, on est en train de faire le lit d'un génocide intellectuel dans ce pays".

Il insiste sur le fait que "les enseignants sont en grève. C'est une réalité qui se vérifie dans le réseau catholique et les autres réseaux des écoles conventionnées, même dans les écoles de l'État. Nous sommes surpris d'entendre même de certaines autorités que, c'est un mouvement contre la gratuité et que c'est l'Église catholique qui est particulièrement à la base", regrette l'abbé Donatien Nshole.

"L'État n'arrive pas à honorer ses engagements. Les enseignants sont sous-payés, l'État avait promis de les payer en trois paliers mais pour le moment, ils sont en deçà de cela. Pire encore, il y a à ces jours des enseignants qui enseignent depuis des années mais à qui l'État ne donne aucun rond".