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Les chansons "Nini Tosali te et... "Lettre à ya Tshitshi" interdites de diffusion en RDC

Les chansons "Nini Tosali te et... "Lettre à ya Tshitshi" interdites de diffusion en RDC

La Commission nationale de censure "interdit la présentation publique de 6 clips vidéo et la diffusion à l'intention du public de 6 chansons de l'artiste musicien Bob Elvis intitulées : Lettre à Ya Tshitshi, Dégagé, Esui yo wapi, RAM, At Grâce land et Marley (ainsi que) du clip de la chanson intitulée Nini tosali te du groupe MPR sur toutes les chaînes de télévision, stations radio ainsi que les écrans géants et autres moyens de communication installés sur l'ensemble de la RDC".

Dans une correspondance transmise notamment aux médias, l'avocat général près le Conseil d'Etat, Bernardin Maïndombe, charge "tous les procureurs de la République, les directeurs chargés de la censure ainsi que les directeurs des programmes de chaînes de télévision, stations radio ainsi que la Police nationale congolaise d'assurer le meilleur accompagnement de l'exécution de la présente décision".

La Commission nationale de censure estime que "ces clips ont été présentés au public sans son autorisation".

Par ailleurs, ce représentant du ministère public annonce "qu'un dossier judiciaire est ouvert" à ce sujet à l'encontre des auteurs de ces chansons incriminées.

Quel est contenu de ces chansons ?

Chanson du groupe MPR, "Nini tosali te" (Que n'avons-nous pas fait, en Français) retrace l'histoire d'un jeune homme qui a tout tenté pour améliorer sa condition sociale, sans y parvenir.

Après avoir fini ses études, il a cherché en vain le boulot. Sa maman, qui l'a scolarisé et a payé tous les frais, est même décédée par manque d'argent.

De l'autre côté, Bob Elvis, dans "Lettre à Ya Tshitshi", adresse une correspondance à Étienne Tshisekedi, père de l'actuel président de la République et figure emblématique de l'Opposition Congolaise qui a axé son combat politique sur l'avènement d'un État de droit.

L'artiste lui rappelle que depuis qu'il est décédé, rien n'a changé. Dans sa chanson, Bob Elvis estime même que la situation s'est empirée et toutes les promesses n'ont pas été tenues.

Toutefois, lors d'une conférence de presse, lundi 8 novembre à Bruxelles, les porte-parole du gouvernement et du Chef de l'État, Patrick Muyaya et Tharcisse Kasongo, ne se sont pas montrés hostiles vis-à-vis de ces chansons devenues virales sur les réseaux  sociaux.

Le ministre Muyaya a même révélé avoir "partagé le clip de la chanson (Nini tosali te) avec le Premier ministre. Et nous nous sommes sentis touchés".

Vague d'indignation

La décision de la Commission de censure d'interdire de diffusion ces chansons a créé une vague d'indignation, principalement sur les réseaux sociaux.

"L'UDPS juge impopulaire la décision portant interdiction de la diffusion de la nouvelle chanson du groupe MPR et ne se sent nullement concernée par une telle prise de position de la Commission nationale de censure", écrit, sur son compte Twitter, le secrétaire général du parti présidentiel, Augustin Kabuya.

"Très cher Patrick Muyaya, j'apprécie énormément vos efforts de vendre une image positive du pouvoir, en appelant au changement de narratif. Mais, dites moi, quel narratif nous renvoi le pouvoir, en posant des actes nauséabondes tel que l'interdiction de ces chants ?", s'interroge, sur son compte Twitter l'activiste Carbone Beni, estimant que cette décision est "inacceptable".

Pour sa part, Claudel Lubaya pense que "l’Etat de droit n’autorise pas la justice d’interdire la diffusion de la chanson Nini to salite te, œuvre culturelle d’éveil des consciences. La censure est une pratique contraire à l’Etat de droit. Elle viole la liberté d’expression et rappelle les pratiques de type stalinien".

Tranchant, Adam Bombole reste convaincu que c'est une "décision inopportune et inutile. La commission de censure devrait, sans doute, intégrer le changement de narratif dans sa gestion".

L'ONG Acaj de Me Georges Kapiamba "exhorte (ces artistes musiciens) à contester cette décision liberticide par toutes les voies de droit".

Plusieurs anonymes se sont également prononcés contre cette décision "contraire à la vision de l'État de droit prônée par le Chef de l'État".

Qu'à cela ne tienne, "la décision portant censure de ces chansons n’émane pas du gouvernement", rassure son porte-parole, Patrick Muyaya.

Qui insiste sur le fait que "dans le changement de narratif que nous prônons, tout citoyen est libre d’exprimer son opinion sous réserve des dispositions légales".

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